ANFÒS demande à l’international de réévaluer son approche en Haïti

ANFÒS demande à l’international de réévaluer son approche en Haïti

Note de conjoncture # 3

Dans moins de sept (7) semaines nous célèbrerons le 220e anniversaire de création de notre bicolore.

Date hautement symbolique, 18 Mai 1803, était annonciatrice d’autres évènements majeurs dont la dernière bataille pour l’indépendance à Vertières en Novembre de la même année, et 43 jours plus tard, soit le 1er Janvier 1804, la proclamation de l’indépendance nationale.

Toutes ces prouesses ont été le fruit d’énormes sacrifices de nos ancêtres, mais surtout leur grande capacité à transcender en dépit de certaines divergences liées à des intérêts particuliers.

En dépit de tout, ils ont privilégié l’essentiel par le biais de divers consensus pour la création d’un Etat où enfants et vieillards, filles et fils de la nouvelle patrie, bref, femmes et hommes nationaux ou étrangers épris de liberté devaient y vivre dans la paix.
Malheureusement, des mauvais choix  de gouvernances économiques et politiques  ont plongé le pays depuis plus de deux (2) siècles dans des crises à répétition. Celles-ci, durant les six (6) dernières années, notamment après les dernières élections présidentielles, avaient atteint l’apogée.

Devant l’imminence d’un chaos perceptible avec la montée en puissance de gangs armés, la corruption qui gangrène l’Administration publique, l’intransigeance des acteurs politiques, la passivité intéressée de toutes les élites, le dysfonctionnement de certaines institutions républicaines dont le Parlement, l’Alliance Nationale des Forces Organisées et Solidaires pour Haïti (ANFÒS pour Haïti) avait, fin 2020 tiré la sonnette d’alarme.

En effet, des appels au dépassement de soi  entre les protagonistes ont été lancés par la structure politique qui n’a de cesse d’encourager un dialogue sincère dans l’objectif de parvenir à une entente inclusive, donc suffisamment large de façon à créer les conditions nécessaires au retour à l’ordre institutionnel.

Presque tout a été fait pour la signature d’au moins une dizaine d’Accords sauf le nécessaire et réel consensus autour d’Haïti. Est-ce par manque de volonté politique ? De l’aventurisme politique ? De la défense d’intérêts partisans ? Ou du choix délibéré de vivre sous la domination d’une quelconque puissance ?

Ces interrogations ne trouvent-elles pas leur sens en considérant les dernières décisions du Premier Ministre de nommer, dans les conditions actuelles, des juges à la Cour de Cassation ? En l’absence d’un très large consensus, il s’agit d’une autre violation flagrante de la Constitution de 1987 amendée dont l’article 175 stipule : Les Juges de la Cour de Cassation sont nommés par le Président de la République sur une liste de trois (3) personnes par siège soumis par le Sénat….

Ces décisions hâtives au moment où tant au niveau national qu’international des voix appellent à un plus large consensus nous semble être intéressées. Elles s’apparentent clairement au refus des autorités au dialogue et à toute entente inclusive.

Nous émettons ainsi de sérieuses réserves quant à la volonté des autorités au pouvoir d’organiser dans un délai approprié des élections libres, inclusives et transparentes.

Celles-là donnent également raison aux citoyens qui laissent entendre que le pays n’est ni administré et encore moins gouverné par des autorités responsables.

Le panorama global étant : une population aux abois cherchant refuge çà et là,  et un territoire reconfiguré laissé aux mains des gangs armés qui dictent  les règles au quotidien.

Ce, de l’ouverture à la fermeture d’un bureau de l’administration ou d’une entreprise du secteur privé, au droit de vivre ou de mourir d’un citoyen quel qu’il soit en passant par le non-respect du droit à la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire.

L’Alliance Nationale des Forces Organisées et Solidaires pour Haïti (ANFÒS pour Haïti) tient à exhorter une nouvelle fois la société civile, la classe politique et le secteur privé des affaires de la nécessité de trouver un très large consensus en vue de sortir le pays de ce chaos.

Aucun groupe, acteur ou secteur tant au niveau national qu’international à lui tout seul   n’a la solution qui se doit avant tout être haïtienne.

Nous comprenons l’engagement de la Communauté internationale qui se dit prête à soutenir les efforts haïtiens dans le cadre de la résolution pacifique de cette crise. Néanmoins elle devait penser à une réévaluation de son approche qui, depuis plus d’un quart de siècle, n’a su aider Haïti à sortir de l’instabilité politique voire  au décollage économique.

Au contraire, le pays n’a jamais été aussi vulnérable notamment en matière environnementale, sécuritaire et économique. 

Que vive un dialogue franc et sincère en vue d’une entente inclusive sans coups tordus !

Que vive la Nation Haïtienne !
 
Port au Prince, 04 Mars 2023

Walsonn Sanon
Coordonnateur National

LE FLASH POLITIQUE